Août 1989 : au nom de la Fondation pour plus se vie dans l’art et plus d’art dans la vie (alors « en formation »), nous étions douze artistes à convoiter ensemble le naguère Grand Hôtel devenu Colonie de vacances, puis abandonné aux bons soins de la Ville de Sion (1980).
À celle-ci nous adressions un dossier complet sur nous-mêmes et nos intentions : réhabiliter la grande maison pour y établir nos logements et nos diverses activités culturelles, qui avaient fait leur preuves déjà, en Suisse comme en bien d’autres lieux du monde. Pour acquérir l’immeuble il nous fut demandé de créer une société anonyme, AiViA SA. Des douze signataires du dossier, six s’engagèrent dans le capital.
La crise économique de 1990 nous incita à signer le premier août, un Droit de superficie de cinquante ans sur la parcelle, plutôt qu’un achat. Les actionnaires connurent alors de sérieuses difficultés à s’accorder quant aux fondamentaux du projet, pourtant établi, rédigé et signé ensemble… l’architecte Christian Hunziker (Maison des Schtroumpfs, Genève, Villa Rajada à Gland, entre autres) entama une première étape de travaux, mais le cancer l’emporta (le 5 juin 1991). AiViA SA tomba en faillite et Guy Michaud, créancier chirographaire, reprit sur ses seules épaules le Droit de superficie (1993).
Durant son séjour à la Pitrerie, Christian Hunziker et 17 de ses étudiants de l’UPAS (Strasbourg) y ont travaillé à plusieurs concours d’architecture, dont celui du KKL de Lucerne…
En fait, tout avait déjà commencé bien avant…
1985 : pour André Anzévui, Guy Michaud avait réalisé Le Ciel sous les skis, film de 75 minutes narrant la première descente à skis de la Dent Blanche face nord – prise de connaissance du Val d’Hérens et de ses moeurs, avec notamment les acteurs locaux de la pièce Farinet jouée cet été-là dans la vieille ville de Sion, et François-Xavier Bagnoud pilotant l’hélicoptère.
Cette expérience aussi agréable que passionnante nous avait menés vers le soleil, sur la trace de la naguère colo, avec les suites décrites plus haut.